Chantal Payet…
De la peinture à la sculpture
Après avoir représenté le corps en peinture (1988-2015), j’explore maintenant l’espace. Etrange parcours, que de passer de mon ressenti de mon monde intérieur à un intérêt pour la culture populaire et à la narration.
Intervenante artistique, entre 2007 et 2024, j’ai encadré de nombreux ateliers art nature. Grâce à cette pratique ou j’ai utilisé des éléments naturels et à la poésie des oeuvres d’Andy Goldsworphy, j’ai construis des sculptures en graines, branches, feuilles. En choisissant de travailler autour de la Vénus de Willendorf (MUES-2010), icône de l’art et de nos origines, j’ai confectionné des déesses-mères avec ces matériaux. En intégrant , la céramique dans l’installation « Coeurs, ceux qui nous lient » -Eglise St Pierre de Charaix (Drôme- 2014)- la terre s’est imposé à moi.
Plaisir d’expérimenter
Depuis je me passionne pour les processus de fabrication en céramique tout particulièrement la porcelaine. J’ai suivie des formations auprès de Nathalie Domingo, Beatriz Trepat, Hélène Lathoumétie, Thérèse Lebrun. Je sens devant moi un vaste champ à explorer tant dans la connaissance de la matière que dans plusieurs thématiques.
Mes premières recherches explorent la finesse et les textures. Dans la série « Feuilles » (2017 toujours en cours) entre architecture et ornement végétal, certaine pièce proche d’un bijoux côtoient d’autre pièce aux caractère rugueux, mais la fragilité est omniprésente.
La technique de moulage plâtre me parait très rigide et contraignante, je me suis donc acharnée à trouver un autre processus. J’ai mis au point des moules en tissus, un travail qui demande de la patience et de la délicatesse. Lors du démoulage des pièces j’ai la surprise du hasard et la satisfaction de la maîtrise.
Je ne cherche pas à transcrire la nature mais à interpréter les représentations qu’on en a. Ces séries explorent et brouillent les différents aspect du monde vivant, qu’il soit minéral, végétal ou animal, montrant une nature en mutation, questionnant le public le mettant dans un étrange malaise entre attirance et répulsion.
Raconter des histoires
A partir de récits, légendes, histoires collectives ou personnelles, je souhaite évoquer un univers poétique merveilleux ou tragique, à les interpréter, à proposer une lecture originale et pertinente.
Mes installations sont autant de prétexte pour parler de nos émotions, nos désirs, des interdits, de notre finitude, elles suggèrent la séduction, la monstruosité, la beauté.
Et aujourd’hui
Mon enjeux actuel est de donner la sensation de nuages, à représenter des blocs de glace pour ma prochaine installation -La Vitrine, Marcigny -2024-. De nouveau enjeux, de nouvelles recherches sur l’espace et les matières. Il me faut tout essayer, je veux voir, toucher, un travail enchaîne un autre, mon imaginaire ne me laisse pas tranquille. Là aussi, demeure en filigrane le sentiment de perte d’un monde en destruction.